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Cherbourg-Octeville, le 21 janvier 2015

aux fédérations

à Philippe MARTINEZ pour le Collectif Confédéral,

Pour info à l’UD CGT Manche et l’UCR

Union

Syndicale

RETRAITES 50

LETTRE OUVERTE

Cher-e-s camarades,

En sa réunion du 15 janvier notre Commission Exécutive de l'Union Syndicale des Retraité-e-s CGT de la Manche a décidé, à l'unanimité, d'interpeller, par cette lettre ouverte, les Fédérations et notre Direction Confédérale sur la manière dont est conduite, ou plutôt ne l'est pas, la nécessaire riposte à la campagne médiatique calomnieuse, à notre connaissance sans précédent, visant à déstabiliser, à travers la personne de son Secrétaire Général, notre Confédération.

Tout indique que les fuites répétées mettant en cause le Secrétaire Général ont été organisées au sein même de la Direction Confédérale. A la seule fin de lui nuire, des documents internes sensibles se sont retrouvés, quasi simultanément à leur production, et sous leur format original, sur les sites internet des principaux médias nationaux.

Pire encore, cette active campagne de dénigrement dans l'espace public aux dépens de la CGT ayant été lancée à la veille d'élections professionnelles dans l'ensemble des trois fonctions publiques, consultation qui, par son ampleur, constituait un test de représentativité syndicale, nous pouvons en conclure que les auteurs de ces fuites n'ont pas reculé devant le risque d'affaiblir notre syndicat, à l'instar du patronat et du gouvernement.

Que des camarades aient pu agir ainsi, en dehors du cadre de notre démocratie interne, dans le seul but de démissionner le Secrétaire Général, alors qu'il avait été élu pour sortir, déjà, la CGT de l'impasse où l'avaient conduite des ambitions et rivalités personnelles, est particulièrement irresponsable.

Dans cette pseudo « affaire », l'instrumentalisation d'un défaut de contrôle financier, qui ne saurait dater d'hier, pour faire scandale, au détriment du pouvoir légitime de décision de nos instances élues, constitue, à nos yeux, une faute inexcusable.

Nous nous félicitons que le Commission Financière de Contrôle se soit montrée particulièrement réactive. Cependant, il semble bien que ses préconisations quant à la procédure de validation des dépenses d'investissement ou à la rémunération des cadres ne soient plus vraiment au centre de nos débats.

Il serait pourtant salutaire, dans l'attente de notre prochain Congrès, en 2016, que nous nous attachions à parfaire ces points du fonctionnement de notre organisation, pour mieux servir encore la cause du monde du travail, plutôt que de nous perdre dans des guerres intestines stériles, pour ne pas dire suicidaires.

A ce jour, toutes les propositions de sortie de crise du Secrétaire Général et de la Commission Exécutive Confédérale (élargissement du Bureau, remise des mandats des membres du Bureau et du Secrétaire Général, proposition d'un nouveau Bureau et d'un changement de Secrétaire Général) ont été repoussées par une minorité de blocage au Comité Confédéral National. Rappelons qu'il appartient, néanmoins, à la Commission Exécutive Confédérale, élue par le Congrès de tous les Syndicats de la CGT, et à elle seule, de proposer une nouvelle composition du Bureau Confédéral.

A tout refuser, une partie du Comité Confédéral National prend le risque de nous renvoyer à un Congrès Extraordinaire à l'issue imprévisible, dont la préparation, outre qu'elle peut renvoyer à plus tard la mise en oeuvre des résolutions du précédent, ne manquera pas d'entraver notre action aux côtés des salarié-e-s quand elles, ils sont en butte aux assauts, toujours plus brutaux, du patronat et du gouvernement.

Voilà de quoi ravir les tenants du Capital partout en France, en Europe et dans le Monde, tout comme de quoi désespérer encore un peu plus les travailleurs.

Le relevé des votes au Comité Confédéral National du 13 janvier nous éclaire sur la composition de cette coalition d'opposants à la ligne de notre Direction Confédérale élue, elle, par notre Congrès de Toulouse pour mettre en oeuvre ses résolutions. Son homogénéité, son potentiel fractionnel, ne peut que nous inquiéter.

Alors que plus de 63% des représentants des territoires ont appuyé la proposition de la Direction Confédérale, ce sont, à huit exceptions près, et pas des moindres, les Fédérations, dont celle des Services Publics, la plus grande par le nombre de ses mandants, qui ont fait dissidence.

Or, à quoi pourrait bien nous conduire la subversion de nos instances confédérales par les dirigeants des Fédérations précitées, appuyées par des organisations territoriales concentrées, pour l’essentiel, dans la Région Parisienne, chacune repliée sur ses intérêts corporatistes particuliers, réduisant dans les faits la CGT à une simple union de fédérations ?

Sur ce point, nous avons trop souvent vu des Fédérations rester l'arme au pied lors des journées d'action interprofessionnelles proposées par la Confédération en 2014, voire programmant concurremment des journées d'action professionnelles à des dates proches. Tout cela n'augure rien de bon quant à une éventuelle CGT qu'elles seraient parvenues à dominer après avoir successivement obtenu la tête du Secrétaire Général et dicté la composition de la Direction Confédérale.

Pour l'heure, nous souhaitons que la Commission Exécutive Confédérale, tenant compte de tous ces éléments, qui sont connus de tous, propose un Bureau Confédéral complètement renouvelé, garant de nos intérêts interprofessionnels avant tout, écartant tous ceux qui ont pu contribuer, d'une manière ou d'une autre, au sein de la Direction Confédérale ou du Comité Confédéral National, à mettre dans une telle difficulté la CGT. De plus, dans la perspective de notre prochain Congrès en 2016 et pour la bonne information de nos organisations, de nos militants et de nos adhérents, un audit interne nous semble indispensable pour identifier, le plus rapidement possible, les causes des dysfonctionnements de tous ordres qui ont conduit à cette situation déplorable.

Sans attendre cette clarification, toute la CGT doit rester partout à l'offensive dans les luttes contre le coût du Capital, toujours plus exorbitant, improductif et destructeur de nos droits, de nos emplois, de nos salaires, de notre protection sociale, de nos services publics, de notre vivre ensemble. Rappelons que l'Assemblée Nationale s'apprête à voter la Loi Macron qui actera pour les salarié-e-s de nouveaux reculs de leurs droits.

Dans la Manche, pendant que nous suivons, ébahis, les péripéties surréalistes de cette foire d'empoigne dans la direction de notre Confédération, c'est aux licenciements massifs dans les abattoirs AIM et dans l'aide à domicile, c'est à la remise en cause des droits des salarié-e-s dans le commerce, c'est à la mise à mal de nos services publics... que nous sommes confronté-e-s.

C'est d'une CGT organisation de classe et de masse, rassembleuse, dont nous avons besoin.

Comptant que nous serons tou-te-s, collectivement, à la hauteur des enjeux qui sont devant nous, soyez assuré-e-s, cher-e-s camarades, de nos sentiments les plus fraternels.

Pour la Commission Exécutive

Jacky RIHOOUEY

Tag(s) : #Actualités
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